Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales
Le 15 novembre 2019, c’est un échange fructueux que Danielle Auroi, ancienne députée du Puy de Dôme et membre du conseil d’administration du Collectif Éthique sur l’étiquette a animé, en amont de la conférence, avec les élu·e·s du territoire où la ville de Tulle, l’Agglomération et la Région étaient représentées.
Le « penser global, agir local » a été le fil conducteur et ses analyses sur les pratiques prédatrices des multinationales qui ne respectent pas le droit international ont conforté la justesse du choix des élus de relocaliser les activités alimentaires, agricoles ou de gestion des achats et des ressources sur le territoire.
La soirée s’est prolongée par une conférence publique au cours de laquelle Danielle Auroi a présenté le travail législatif auquel elle a participé en tant que députée, débouchant en mars 2017 sur l’adoption de la loi sur le « Devoir de Vigilance » des entreprises multinationales.
Un véritable parcours du combattant entamé en 2012 avec, au départ, 3 député·e·s déterminé·e·s : Philippe Noguès, député PS du Morbihan, Danielle Auroi, députée EELV du Puy de Dôme et Dominique Potier, député PS de Moselle, rapporteur de la loi.
Plusieurs ONG, dont le Collectif Ethique sur l’étiquette, et syndicats avaient alors alimenté la réflexion, mobilisé juristes et économistes, pour aboutir à un vrai travail d’expertise citoyenne pour exposer la loi. Le drame du Rana Plaza, au Bangladesh, avec la mort de 1138 ouvrières sous les décombres, secoua l’opinion publique mondiale et les député·e·s hésitant·e·s furent convaincu·e·s.
Cette loi est un point d’appui fondamental pour les victimes subissant des préjudices de la part des entreprises multinationales (filiales et fournisseurs compris) car elles pourront enfin porter plainte. Elle est surtout un travail considérable pour la prévention des atteintes, avec cette obligation pour les multinationales concernées de publier chaque année, un plan de vigilance avec une cartographie précise des risques.
Au cours des échanges avec le public ont émergé de nombreuses propositions d’actions pour contraindre les entreprises transnationales à respecter les droits humains. Les associations et les collectifs comme le Collectif Éthique sur l’étiquette facilitent la tâche de chacun. Concernant, la consommation responsable, il est déjà possible aux individus comme aux collectivités de faire des choix positifs. L’exigence de responsabilité doit avoir pleinement sa place dans la campagne des prochaines municipales.
Publié le 18 novembre 2019 par